Coup d'œil sur l'Ouest - Hiver 2019 - Commerce international

Les responsables d'un projet pilote de la Colombie-Britannique pensent mondialement, mais agissent localement pour améliorer les mesures de soutien à l'exportation

En 2016, une série d'études a révélé que la Colombie-Britannique s'est classée au septième rang des exportations internationales par habitant. Selon les estimations, si les entreprises de la Colombie-Britannique égalaient la moyenne des ventes à l'exportation du reste du Canada, la province générerait 26 milliards de dollars de plus en activité économique qu'actuellement. Les principaux défis sont les suivants :

• trouver des partenaires commerciaux loyaux et respectueux des règlements;
• surmonter la crainte d'une violation des droits de propriété intellectuelle;
• combler le manque de connaissances à propos des régimes réglementaires et tarifaires;
• combler le manque de connaissances à propos de la langue et de la culture locales.

Dans de nombreux cas, il existe des services pour surmonter ces obstacles. Toutefois, trouver les bons services et partenaires est une tâche difficile pour les petites entreprises aux ressources limitées. Un sondage auprès d'exportateurs potentiels a révélé que ceux-ci voulaient un guichet unique qui leur permettrait d'avoir accès aux services dont ils ont besoin pour être fin prêts à exporter.

La province a répondu en lançant le programme pilote Export Navigator. Il s'agit d'une façon simplifiée et locale d'offrir des conseils personnalisés aux entreprises axées sur l'exportation dans six régions rurales de la Colombie-Britannique. Les conseillers à l'exportation aident les entreprises à trouver les marchés d'exportation qui leur conviennent le mieux. Puis, ils les aident à acquérir les connaissances et à élaborer le plan d'affaires dont elles ont besoin pour être prêtes à exporter. À ce jour, 260 entreprises ont eu recours aux services du projet pilote, qui a aidé 79 d'entre elles à franchir les étapes depuis l'exploration des activités du domaine de l'exportation jusqu'à la planification, la pénétration du marché et l'accroissement du marché.

La Colombie-Britannique a pressenti Diversification de l'économie de l'Ouest Canada (DEO) pour lui proposer de loger les conseillers dans les bureaux de sociétés d'aide au développement des collectivités (SADC) de chaque région. Cette démarche s'appuie sur des relations locales et les divers services que les partenaires du réseau de DEO offrent aux petites et moyennes entreprises rurales. Grâce à cet arrangement, les entreprises peuvent profiter de l'expertise de conseillers locaux au courant des défis et possibilités propres à leur région.

Charles Scott, conseiller à l'exportation de la région de Cariboo en Colombie-Britannique, a expliqué que l'objectif du programme n'était pas de réinventer la roue, mais bien de mettre la capacité en adéquation avec les possibilités. Voici les organismes qui offrent aux entreprises leur expertise et des conseils sur la manière d'accéder aux marchés mondiaux :

• le Service des délégués commerciaux du Canada;
• Exportation et développement Canada;
• d'autres programmes nationaux.

L'importante demande de ces services exige que les entreprises préparent une analyse de rentabilisation solide avant de solliciter de l'aide. Lorsque les conseillers à l'exportation estiment qu'une entreprise est prête à aller de l'avant, ils lui indiquent à quelles portes frapper et font les présentations. Il s'agit là d'une étape importante pour les petites entreprises – en particulier celles qui ne font pas partie des réseaux urbains – qui doivent tirer le meilleur parti de leur temps et de leurs ressources.

Dans les Kootenays, les conseillers à l'exportation et les bureaux de SADC ont bâti un réseau de contacts et de services pour promouvoir les forces locales dans les secteurs de l'agroalimentaire, de la fabrication et des biens de consommation. Dans le Nord de la Colombie-Britannique, les petites entreprises se concentrent davantage sur les exportations du secteur des industries technologiques et mécaniques. Un point de vue local permet aux conseillers de connaître parfaitement la réglementation, les tarifs, les défis logistiques ainsi que les conditions du marché auxquelles font face les entreprises dans leur collectivité.

Les systèmes à guichet unique localisés sont considérés comme un bon moyen de simplifier la prestation de services. Le projet pilote Export Navigator suit cette approche, donnant une nouvelle tournure à l'adage « penser mondialement, et agir localement ».

Varier les horizons du commerce international de l'Alberta

La portée commerciale internationale de l'Alberta est plutôt restreinte; en 2017, plus de 87 % de ses exportations étaient destinés aux États-Unis. De nouveaux accords commerciaux contribueront à diversifier les marchés d'exportation albertains, comme l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste entré en vigueur le 30 décembre 2018. L'Accord représente une zone d'échanges commerciaux de 11 pays comptant près de 500 millions de consommateurs et ayant une économie de 13,5 billions de dollars. En tant que troisième partenaire commercial en importance de l'Alberta, le Japon figure parmi les marchés les plus profitables de l'Accord; en 2017, l'exportation de biens albertains vers cette destination se chiffrait à 1,8 milliard de dollars.

Pour accroître davantage la diversification des échanges commerciaux, le gouvernement de l'Alberta a mis en place des mesures de soutien pour aider les entreprises à tirer parti des débouchés mondiaux. Il possède douze bureaux en Asie, en Europe et en Amérique du Nord pour aider les entreprises locales à réussir à l'échelle internationale. La province a récemment annoncé une entente avec le Conseil des gens d'affaires Canada-Émirats arabes unis qui lui permettrait d'établir une présence aux Émirats arabes unis. À compter du début de 2019, le Conseil contribuera à promouvoir le commerce, à organiser des missions commerciales et à aider les investisseurs canadiens à explorer les débouchés aux Émirats arabes unis. La province offre également du soutien financier, comme le Export Support Fund et le Export Readiness Micro-Voucher. Ces appuis financiers aident les entreprises albertaines à pénétrer de nouveaux marchés partout dans le monde.

Les relations entre l’Alberta et les États-Unis demeurent essentielles étant donné que l’Alberta diversifie le commerce. L’Accord Canada–États-Unis–Mexique a été signé le 30 novembre 2018 et il apporte un sentiment de certitude accru aux relations, préservant un accès en franchise de droits crucial pour bon nombre des principaux produits d’exportation de l’Alberta.

L’Alberta continue de faire face à des défis de taille en ce qui a trait à l’exportation de ses principaux produits. Le pétrole brut et le gaz naturel dominent le marché d’exportation de la province. En effet, en 2017, ces produits représentaient près de 70 % de ses exportations. La capacité restreinte des pipelines a limité l’accès du pétrole albertain aux marchés mondiaux. La baisse de prix qui en a découlé a eu des répercussions sur le portefeuille des collectivités, des entreprises et du gouvernement de l’Alberta. Le gouvernement du Canada a réagi le 18 décembre 2018 en annonçant l’octroi de 1,6 milliard de dollars pour aider l’industrie pétrolière et gazière du Canada à se diversifier au-delà du marché américain. Les fonds paieraient pour :

• un soutien financier et des prêts pour aider les entreprises à :
  • investir dans la technologie;
  • améliorer leur efficacité opérationnelle et environnementale;
  • explorer de nouveaux marchés;
• l'amélioration du rendement environnemental des activités;
• les projets de diversification énergétique et économique.

Le gouvernement de l'Alberta a pris ses propres mesures pour remédier à la situation. Il a acheté des wagons pour transporter plus de pétrole à l'extérieur de la province. Il a également réduit sa production de pétrole pour limiter les surplus de marchandise en réserve.

La construction d'un nombre suffisant de pipelines pour acheminer les ressources de l'Alberta vers le marché demeure essentielle si l'on souhaite mettre en place une solution à long terme pour régler cette situation.

Par l'entremise de ses programmes, DEO continue de soutenir les efforts de l'Alberta en matière de diversification des échanges commerciaux. Le programme Croissance et productivité des entreprises aide les entreprises à prendre de l'expansion et à gagner en compétitivité, tant au pays qu'à l'étranger. Le programme Écosystèmes d'innovation régionaux aide les organismes sans but lucratif à favoriser un écosystème propice à l'innovation et, en retour, ces organismes aident les entreprises locales à réussir à l'échelle internationale.

Des possibilités florissantes pour les légumineuses

L'Ouest canadien est un important producteur de légumineuses – notamment les lentilles, les pois chiches et les pois – dont la majeure partie est cultivée en Saskatchewan. Les légumineuses figuraient parmi les dix produits les plus exportés par la province en 2017. Plus de 85 % de la production est exportée; les clients les plus importants étant l'Inde, la Chine et le Bangladesh.

Les exportations canadiennes de légumineuses font face à des défis dans les marchés internationaux. Vers la fin de 2017, l'Inde a imposé un tarif de 50 % sur les pois jaunes et de 30 % sur les lentilles et les pois chiches ainsi que des exigences réglementaires et des limites d'importations. Une autre hausse tarifaire sur les pois chiches est également survenue en février 2018. Elle a engendré une diminution de la valeur des exportations de légumineuses de la Saskatchewan; l'exportation des lentilles et des pois qui se chiffrait à environ 3,4 milliards de dollars en 2016 est descendue à 2,3 milliards en 2017. Les conditions du marché ont été aggravées par davantage l'accroissement de la compétitivité des producteurs de légumineuses des autres pays.

Les groupes de producteurs continuent de s'élargir pour former de nouveaux marchés ou s'intégrer à ceux déjà existants :

• la Chine a augmenté son importation de pois canadiens, devenant ainsi le plus gros acheteur de la campagne agricole de 2017-2018;
• les États-Unis aussi ont augmenté leur chiffre d'achats, utilisant de plus en plus de légumineuses canadiennes dans la nourriture pour animaux.

L'industrie des légumineuses envisage également d'accroître la demande dans de nouveaux secteurs du marché en se fixant l'objectif « 25 d'ici 2025 », soit trouver de nouvelles façons d'utiliser 25 % de la production de légumineuses canadiennes, par exemple dans les ingrédients alimentaires ou les nouveaux produits qui remplacent la viande. Riches en protéines, les légumineuses sont considérées comme une option durable pour nourrir la population mondiale croissante, en particulier la classe moyenne en plein essor de l'Asie.

Protein Industries Canada (PIC) est à la tête des efforts déployés dans l'Ouest canadien pour repenser et diversifier l'industrie. Elle considère les légumineuses comme une source essentielle de protéines végétales idéales pour alimenter à la fois les humains et le bétail. PIC est l'une des cinq supergrappes financées par le gouvernement du Canada en 2018. Il s'agit d'un consortium dirigé par l'industrie qui regroupe des entreprises, des producteurs, des établissements universitaires et d'autres intervenants. Sa stratégie consiste à générer de nouvelles façons d'accroître la valeur des légumineuses de l'Ouest canadien et d'autres sources de protéines végétales par :

• la création de nouvelles variétés de légumineuses;
• le développement de technologies plus performantes pour la gestion des cultures;
• le développement de technologies de transformation de pointe pour de nouveaux produits;
• la création de nouveaux marchés et de nouveaux débouchés commerciaux.

Grâce aux efforts des producteurs, de l'industrie et de PIC, nous nous attendons à ce que les exportations de légumineuses de l'Ouest canadien – et de la Saskatchewan – rebondissent et augmentent en valeur.

Favoriser les échanges commerciaux au Manitoba

À l'Est et à l'Ouest

Le Manitoba est la seule province de l'Ouest à expédier la majeure partie de ses biens et services vers les autres provinces et territoires plutôt que vers d'autres pays. L'exportation de biens et de services vers les autres provinces représentait 54 % des exportations du Manitoba en 2015, un pourcentage bien au-dessus de la moyenne de 40 % de ses trois provinces voisines. En 2015, le Manitoba, avec 69 % de sa marchandise exportée à l'international vers les États-Unis, se classait deuxième, juste après l'Alberta (87 %), et était suivi de la Saskatchewan (54 %) et de la Colombie-Britannique (53 %).

Statistique Canada a signalé l'an dernier que les obstacles au commerce intérieur ajoutent ce qui équivaut à un tarif de 6,9 % sur les biens importés d'autres provinces. Le gouvernement du Manitoba estime que les obstacles au commerce intérieur coûtent aux ménages canadiens 1 500 $ par année. Il déclare que la réduction du fardeau administratif et la suppression d'obstacles au commerce sont des priorités.

Les fonctionnaires provinciaux qui s'occupent du dossier du commerce intérieur ont entendu les témoignages de Manitobains qui font face à des difficultés en raison de ces obstacles. Ils déplorent notamment :

• l'incapacité d'exercer des professions réglementées dans d'autres provinces;
• les différences dans les restrictions interprovinciales sur le camionnage;
• les règlements coûteux qui influent sur le prix que les petites entreprises sont prêtes à payer pour des emplois et sur l'endroit où elles choisissent de mener leurs activités.

Ces obstacles entravent la croissance économique et la création d'emplois en plus d'avoir une incidence sur la mobilité des gens et de limiter le choix des consommateurs. Un communiqué publié lors d'une récente réunion des premiers ministres signalait l'intention d'éliminer des obstacles au commerce interprovincial. Cet objectif comprend notamment l'harmonisation des normes de camionnage et des règles fédérales et provinciales de salubrité alimentaire.

À l'échelle internationale

La situation géographique du Manitoba, qui se situe en plein centre du continent, n'en fait pas moins un candidat prometteur pour le commerce international. En 2015, les principaux produits d'exportation de la province, classés selon leur valeur, étaient les suivants :

• blé;
• nickel;
• médicaments;
• colza;
• porc frais et congelé;
• pétrole brut;
• pièces d'aéronefs et équipement aérospatial.

Cette année-là, la valeur de toutes les exportations internationales de marchandise se chiffrait à près de 14 milliards de dollars, tandis que le commerce interprovincial de biens et de services était évalué à près de 18 milliards de dollars. Outre les États-Unis, les principaux partenaires de commerce international du Manitoba étaient la Chine (7 %), le Japon (5 %) et le Mexique (2 %).

L'une des principales priorités du nouveau Plan d'action pour la croissance économique du gouvernement du Manitoba est l'expansion du réseau commercial. Le gouvernement de la province travaillera à la réalisation de cet objectif en partenariat avec le World Trade Centre Winnipeg (WTC-W). Le WTC-W soutient les entreprises du Manitoba qui aspirent à étendre la portée de leurs activités à l'étranger. Il fournit également des services aux entreprises internationales qui veulent faire affaire avec les entreprises du Manitoba. DEO finance le WTC-W en tant que l'un de ses partenaires pour offrir toute une gamme de services qui aident les entreprises :

• à explorer de nouveaux marchés;
• à trouver des débouchés commerciaux et à en profiter;
• à explorer des possibilités de partenariats internationaux.

Situé à Winnipeg, CentrePort Canada est le premier port intérieur trimodal au pays ainsi que le plus grand. Il dirige l’accès aux opérations nationales et internationales de manutention des cargaisons par train, par camion et par avion. L'aéroport international James Armstrong Richardson est en opération en tout temps, et Fed Ex, Purolator, UPS, Canada Post, Air Canada Cargo et Cargo Jet comptent parmi ses principaux transporteurs. L’emplacement central et le fuseau horaire permettent aux opérateurs d’offrir des dépôts tardifs pour la livraison de nuit dans les grandes villes. L’emplacement de CentrePort dans le nord-ouest de la ville facilite le flot du trafic de camions nationaux et internationaux, et un nouveau parc ferroviaire de 665 acres est actuellement aménagé; il fournira des occasions de colocation aux entreprises ferroviaires. Trois transporteurs ferroviaires de classe I – Chemin de fer Canadien Pacifique, Canadian National Railway et BNSF Railway, auront accès au site, et CP et CN exploitent actuellement d’importantes cours intermodales à Winnipeg.

DEO contribue directement à l'accroissement du réseau commercial du Manitoba en aidant le port de Churchill à étendre la portée de ses activités. La compagnie ferroviaire est dirigée par un nouveau groupe de propriétaires stimulants, le Arctic Gateway Group Limited Partnership (propriété des Premières Nations et des collectivités du Nord, de Fairfax Financial Services et d'AGT Foods and Ingredients). La voie ferrée a été réparée, et le premier chargement de grains en deux ans a été expédié l'automne dernier. Arctic Gateway a l'intention d'ouvrir un passage commercial international en Arctique. L'objectif est de pouvoir y expédier des volumes croissants de céréales, de lentilles et d'oléagineux des Prairies. Ce plan tirera parti de la réduction de la capacité des lignes ferroviaires vers les ports de la côte Ouest et de l'allongement de la saison de navigation dans l'Arctique.

Le port de Churchill est également stratégiquement situé, étant le moyen de transport le moins coûteux et le plus efficace pour le territoire du Nunavut. Ce territoire à la population grandissante recèle de vastes ressources minérales, qui sont de plus en plus convoitées et accessibles.

Diversification de l'économie de l'Ouest Canada (DEO) a été établi pour promouvoir le développement et la diversification de l'économie de l'Ouest canadien, ainsi que pour faire valoir les intérêts de cette région lors de l'élaboration et de la mise en œuvre d'orientations, de programmes et de projets dans le cadre de la politique économique nationale.

DEO joue un rôle essentiel, non seulement comme co-investisseur, mais aussi comme facilitateur et champion de l'Ouest, en effectuant des investissements stratégiques qui renforcent les moteurs économiques traditionnels de la région, tout en accélérant l'ouverture de nouveaux débouchés.

Les investissements stratégiques de DEO aident les chercheurs et les entreprises à faire passer leurs idées novatrices de l'étape du laboratoire à celle de la commercialisation, appuient le perfectionnement des compétences et encouragent les entreprises à innover. Nous défendons aussi les intérêts de l'industrie de l'Ouest canadien et ne ménageons aucun effort pour faire en sorte que nos entreprises soient solides, concurrentielles et bien positionnées pour profiter des perspectives qui s'ouvrent sur les marchés mondiaux.