Contexte opérationnel

Les quatre provinces de l’Ouest jouent un rôle majeur dans la réussite du Canada, elles qui contribuent collectivement à l’économie canadienne dans une proportion de près de 40 p. 100. Bien que l’économie de l’Ouest ait figuré au premier rang national en matière de croissance au cours de la dernière décennie, la région doit aujourd’hui relever d’importants défis, et de nombreux Canadiens de l’Ouest vivent dans l’incertitude économique.

Les forces

Ses ressources naturelles constituent l’une des forces économiques de l’Ouest. Non seulement la région possède-t-elle des réserves de pétrole, de potasse et d’uranium parmi les plus importantes au monde, mais l’Ouest canadien compte aussi plus de 107 000 exploitations agricoles, représentant 85 p. 100 des terres agricoles du Canada.

Le potentiel économique de l’Ouest canadien s’étend cependant bien au-delà de ses ressources naturelles. Ses entrepreneurs, ses entreprises et ses chercheurs travaillent ensemble afin de créer des innovations pour répondre à des objectifs communs. Les grappes d’innovation jouent un rôle clé dans le soutien aux industries émergentes et la transformation des secteurs économiques traditionnels. Ces grappes créent une expertise régionale dans des secteurs émergents, tels que les technologies propres, les industries numériques et l’analytique en santé.

Transporter les produits de l’Ouest jusqu’aux marchés est aussi essentiel. Les ports situés le long de la côte Ouest du Canada gèrent les va-et-vient des produits vers les marchés à croissance rapide du Pacifique. En 2018, les exportations de marchandises de l’Ouest vers l’Asie ont totalisé près de 40 milliards de dollars, soit 63 p. 100 des exportations totales du Canada vers cette région.

Les gens viennent s’installer dans l’Ouest à la recherche de nouvelles possibilités. Les provinces de l’Ouest abritent un tiers de la population nationale, plus de la moitié des Autochtones du Canada et plus de 40 p. 100 de ses nouveaux immigrants. L’Ouest canadien abrite en outre plus de 400 000 petites et moyennes entreprises qui comptent pour 92 p. 100 des emplois du secteur privé de l’Ouest.

Les défis

Des cycles d’expansion et de ralentissement ébranlent l’économie de l’Ouest. La majorité des secteurs économiques de l’Ouest font face à des difficultés, et la croissance économique est dépendante de notre capacité à relever certains défis fondamentaux. La baisse des prix des marchandises, la dépendance à l’égard des échanges commerciaux avec les États-Unis et les mesures commerciales adoptées par d’autres pays nuisent aux exportateurs de l’Ouest. La diversification du marché des exportations de l’Ouest canadien est en outre entravée par les goulots d’étranglement de divers réseaux de transport, dont les pipelines, le système ferroviaire et le transport océanique.

Bien que l’Ouest puisse compter sur une main-d’œuvre jeune, entrepreneuriale, qualifiée et en croissance, il est essentiel d’accroître la participation de groupes démographiques clés, dont les Autochtones, les femmes et les jeunes. À titre d’exemple, les jeunes autochtones enregistrent la croissance démographique la plus forte de l’Ouest canadien, mais un taux de chômage plus élevé (18 p. 100) que les jeunes non autochtones (10 p. 100).

En ce qui concerne les entreprises appartenant majoritairement à des femmes, elles comptent à peine pour 15 p. 100 des PME et ont en général moins d’employés. Un moins grand nombre de femmes occupent en outre des emplois à rémunération élevée, causant dans l’Ouest un plus grand écart salarial entre les sexes que dans le reste du pays.

Plus de la moitié de la population de l’Ouest est âgée de moins de 40 ans, et les jeunes de l’Ouest canadien qui se joignent aujourd’hui à la population active sont moins susceptibles de voir leur sécurité d’emploi être maintenue lors de ralentissements économiques. Le taux de chômage des jeunes a aussi augmenté dans des secteurs traditionnels, tels que le pétrole et le gaz ou la construction, en raison de ralentissements économiques localisés.

En raison de ces défis, les investissements ont chuté de façon considérable dans l’Ouest canadien. Au cours des cinq dernières années, les dépenses en capital y ont chuté de près de 40 milliards de dollars.

En janvier 2020, le taux de chômage global de l’Ouest canadien n’était que légèrement supérieur à la moyenne nationale, mais les taux régionaux demeurent élevés dans plusieurs régions de l’Alberta et de la Saskatchewan ainsi que dans le Nord du Manitoba. La reprise a été lente, et une partie de la population de l’Ouest ressent encore les effets d’un ralentissement économique. En janvier 2020, 386 900 des résidents des provinces de l’Ouest à la recherche d’un emploi étaient au chômage. Les bénéficiaires de l’assurance-emploi de l’Ouest canadien comptent pour plus de 25 p. 100 des bénéficiaires de l’ensemble du Canada, un taux plus élevé qu’à tout autre moment durant la période de vingt ans s’échelonnant de 1985 à 2015. Enfin, la croissance des revenus des Canadiens de l’Ouest se situe en deçà de celle des résidents des autres régions du Canada.

Les possibilités

Le moment est venu de diversifier l’économie de l’Ouest et d’y bâtir une économie plus résiliente. Une économie qui favorise la croissance des entreprises innovatrices et qui soutient la prospérité des familles et des collectivités. D’incroyables possibilités sont explorées dans l’ensemble de l’Ouest en vue de stimuler la croissance de la région dans de nouveaux secteurs et de transformer les secteurs traditionnels. À titre d’exemple, en raison de la demande mondiale croissante d’aliments sécuritaires et nutritifs, les entreprises agricoles de l’Ouest ont le potentiel de stimuler la croissance du PIB du Canada au cours des prochaines années. L’Ouest canadien doit en outre réussir à faire fructifier le potentiel offert par les Autochtones, les femmes, les jeunes et les immigrants qualifiés. La réussite dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle dépend de notre capacité à tirer parti de tous les atouts de l’Ouest.