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Contexte opérationnel

Les quatre provinces de l'Ouest ont contribué de manière importante à l'économie canadienne au cours de la dernière décennie. L'économie de l'Ouest a figuré au premier rang national en matière de croissanceNote de bas de page 1 et a représenté plus de 35 % de la production nationale Note de bas de page 2 . Cependant, les cinq dernières années ont été difficiles pour la région, en raison de la chute des prix des produits de base et des activités dans le secteur pétrolier. Au cours de l'année dernière, l'incertitude économique s'est accrue partout dans l'Ouest, alors que l'économie, la société et les soins de santé ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19.

À l'aube de 2020, l'économie de l'Ouest n'enregistrait qu'une croissance de 5,4 % au cours des cinq années précédentes, soit près de quatre points de pourcentage de moins que l'économie nationaleNote de bas de page 3 . Le ralentissement de l'économie est principalement dû à la baisse des investissements attribuable à la faiblesse des marchés mondiaux des produits de base et aux goulets d'étranglement dans les transports au sein de l'industrie pétrolière et gazière. La pandémie de COVID-19 a continué de faire baisser la demande dans le monde entier, ce qui a aggravé la situation dans l'Ouest canadien. Plus de 900 000 emplois ont été perdus en raison du ralentissement économique et, en novembre 2020, moins de 80 % de ces emplois avaient été récupérésNote de bas de page 4 . En 2020, l'économie de l'Ouest a reculé de plus de 6 %, soit plus que l'économie nationale. On prévoit que les difficultés auxquelles fait face le secteur des ressources naturelles se traduiront par une reprise plus lente de l'économie en 2021 et 2022Note de bas de page 5 .

Les forces et les possibilités

Malgré les défis qu'elle a dû surmonter récemment, la région de l'Ouest possède un vaste éventail de ressources, d'atouts et de compétences sur lesquels elle peut miser pour assurer tant sa relance à court terme que sa pérennité à long terme.

En dépit des difficultés rencontrées au cours des six dernières années, les ressources naturelles, tant traditionnelles qu'émergentes, restent l'un des principaux atouts économiques de la région. L'Ouest représente 85 % des exportations énergétiques du pays, près des trois quarts des exportations de produits alimentaires bruts et intermédiaires, près de la moitié des exportations de minerais métalliques et de minéraux connexes, et plus de 40 % des exportations de produits forestiersNote de bas de page 6 . La région possède des réserves de pétrole, de potasse et d'uranium parmi les plus importantes au monde, et compte plus de 107 000 exploitations agricoles représentant 85 % des terres agricoles du CanadaNote de bas de page 7 . On y trouve également 14 des 15 villes les plus ensoleillées au CanadaNote de bas de page 8 . Il est également important de mentionner que l'Ouest canadien dispose d'un potentiel géothermique inexploité et d'importantes ressources éoliennes et hydroélectriques.

Le potentiel économique de l'Ouest canadien s'étend bien au-delà de ses ressources naturelles. L'entrepreneuriat et l'innovation sont des secteurs forts de l'Ouest canadien, car sa population est bien éduquée et compte plus de personnes de moins de 40 ans qu'à l'échelle nationaleNote de bas de page 9 . La région abrite la Supergrappe des industries des protéines et la Supergrappe des technologies numériques du Canada, et représente plus du quart des exportations canadiennes de technologies environnementales et propres. Les exportations dans le secteur des sciences de la vie connaissent également une croissance fulgurante. Ces activités créent une expertise régionale dans les secteurs des sciences, des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques, notamment au chapitre de l'intelligence artificielle, de l'apprentissage automatique, de l'analyse des données, des sciences biologiques et de la nanotechnologie.

Les défis

Alors que l'Ouest est encore ébranlé par les cycles d'expansion et de ralentissement dans le secteur des ressources naturelles, la pandémie de COVID-19 met encore à rude épreuve les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que certains groupes démographiques. Les exportateurs de l'Ouest connaissent un ralentissement de leurs activités plus prononcé que dans d'autres régions,Note de bas de page 10 et l'emploi chez les jeunes et les femmes a été plus durement touché et a mis plus de temps à se rétablir qu'ailleurs au CanadaNote de bas de page 11 .

L'Ouest canadien continuera de faire face à ces défis, en plus de ceux qui existaient avant 2020. En effet, la chute des prix des produits de base, la dépendance du Canada à l'égard des échanges commerciaux avec les États-Unis et les mesures commerciales prises par d'autres pays nuisaient déjà aux exportateurs – alors que les goulets d'étranglement de divers réseaux de transport, dont les pipelines, le système ferroviaire et le transport océanique, entravaient les investissements et la diversification du marché des exportations. Ces éléments ont eu une incidence particulièrement notable sur le niveau d'investissement dans l'Ouest canadien au cours des dernières années, surtout depuis la chute des prix du pétrole en 2015-2016. Les dépenses en immobilisations liées à la construction non résidentielle privée dans la région ont diminué de 40 milliards de dollars entre 2014 et 2019, alors que les investissements dans le reste du pays ont augmenté de 15 milliards de dollarsNote de bas de page 12 .

Bien que l'Ouest compte une main-d'œuvre croissante, jeune, entrepreneuriale et qualifiée, il était essentiel d'accroître la participation de groupes démographiques clés, dont les Autochtones, les femmes et les jeunes, même avant la pandémie de COVID-19. À titre d'exemple, c'est chez les jeunes Autochtones (âgés de 15 à 24 ans) qu'on enregistre la croissance démographique la plus forte de l'Ouest canadien, alors que l'on continue d'observer un taux de chômage plus élevé chez cette population (17,7 %) que chez les jeunes non-Autochtones (10,3 %)Note de bas de page 13 . Les entreprises appartenant majoritairement à des femmes ne représentent que 15 % des PME, ce qui est nettement inférieur à la proportion des femmes dans l'emploi ou la population, et inférieur au taux nationalNote de bas de page 14 . Chez les jeunes, alors que plus de la moitié de la population de l'Ouest est âgée de moins de 40 ans, le taux de chômage dépasse le taux global, comme c'est le cas dans tout le CanadaNote de bas de page 15 . Au sein de cette population active, c'est chez les plus jeunes qu'on enregistre les niveaux d'emploi les plus bas et la participation la plus faible au marché du travail.

En raison des défis auxquels fait face le marché du travail et du ralentissement économique en général, le taux de chômage dans l'Ouest a dépassé le taux national enregistré au début de 2016 – une situation sans précédent depuis plus de 27 ans, qui perdure encore aujourd'huiNote de bas de page 16 . Ces éléments ont contribué à la faible croissance des revenus chez les Canadiens de l'Ouest. Bien qu'ils soient toujours les plus élevés au Canada, grâce aux booms économiques précédents, les revenus de la région ont contribué à ralentir la croissance du revenu national durant chacune des cinq dernières années précédant 2020Note de bas de page 17 .

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